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Ce que Whitestone Partners veut faire d’Evadix

Evadix - Frederic pouchain

Le jeune holding belge Whitestone Partners, qui vient d’acquérir la majorité du capital d’Evadix, va maintenir celle-ci en bourse et la raviver pour incarner la sixième plateforme d’investissement du groupe.

 

MICHEL LAUWERS

Les repreneurs d’Evadix ont une jolie expérience à leur actif. Notamment pour deux des trois fondateurs, Frédéric Pouchain et Sandro Ardizzone, une dizaine d’années passées sous

les ordres de Gilles Samyn à la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP), la filiale de private equity du groupe Frère. C’est d’ailleurs en référence et en clin d’œil à leurs «années Frère» qu’ils ont baptisé leur hol- ding Whitestone Partners. «L’adresse de la CNP est rue de la Blanche Borne, donc «White Stone» en anglais. En même temps, on s’inspire aussi du nom de BlackStone, le premier gestionnaire d’actifs au monde», explique son CEO, Frédéric Pouchain. En toute modestie, bien sûr, ainsi que le démontre la devise du groupe: «on travaille sérieusement, mais on ne se prend pas au sérieux.» Whitestone Partners a repris la semaine dernière les 68,6% que détenaient les enfants de l’entrepreneur Pascal Leurquin, décédé l’an dernier, dans Evadix. Le holding a déboursé 280.000 euros pour le deal, soit un prix de 0,13 euro par action, qu’il proposera également aux autres actionnaires d’Evadix sous la forme d’une offre publique d’acquisition quand il aura déposé son projet de prospectus auprès de la FSMA et obtenu le feu vert du régulateur des marchés financiers.

 

Coquille vide ou Spac?

Spécialisée dans l’imprimerie et le direct marketing, cette société cotée sur le seg- ment Growth d’Euronext Bruxelles n’avait plus d’activité depuis la revente, en 2018, de ses activités en Roumanie. Il ne restait qu’un peu de cash. C’est donc la majorité d’une «coquille vide» boursière qu’a rachetée le holding belge établi à Lasne, dans le Brabant wallon. Frédéric Pouchain préfère parler d’une «Spac» (Special Purpose Acquisition Company), un terme très à la mode, tout en convenant qu’il y a quelques différences: contrairement aux Spac, Evadix est déjà cotée en bourse, et l’intention du repreneur est de la transformer en holding d’investissement multisecteur et non pas pour réaliser une seule acquisition.

 

Sixième plateforme

Whitestone Partners prévoit d’intégrer Eva- dix dans son éventail de plateformes d’investissement. Actuellement, Whitestone Parners en gère cinq: GFin, dont il détient 52%, Treestone (50%), European Capital Partners (6,25%, prochainement relevé à 20%), NewTree (8%) et Whitestone (100%). GFin contrôle Gold and Forex International, agréé par la FSMA en Belgique pour l’achat et la vente de devises, métaux et métaux précieux. Treestone investit dans l’industrie, et notamment dans les matériaux composites et l’usinage. European Capital Partners gère pour 650 millions d’euros d’actifs au départ du Luxembourg. NewTree vient de se transformer en holding d’investissement à impact spécialisé dans l’agri — et la foodtech. Quant à Whitestone, elle investit dans les start-up et les scale-up.

Evadix restera cotée en bourse et incarnera la sixième plateforme d’investissement du groupe constitué sous l’égide de Whitestone Partners. Elle investira à la fois dans des sociétés cotées et non cotées. Dans les premières, elle interviendra en ligne directe ou via des fonds — notamment ceux gérés par European Capital Partners. Dans les secondes, on assistera à une combinaison de nouveaux investissements et de renforcements de participations existantes de Whitestone (start-up et scale-up). Au plan géographique, la Belgique, la France et le Grand-Duché formeront son terrain de chasse privilégié pour les sociétés non cotées. Au niveau sectoriel, la préférence ira aux entreprises business-to-business générant des cash-flows positifs et faiblement endettées.

Tout en réservant le détail de ses projets aux lecteurs du futur prospectus, Frédéric Pouchain ajoute qu’Evadix lèvera des capitaux sur le marché cette année encore, après avoir identifié au préalable bien sûr des projets d’investissement. La levée sera ouverte à la fois aux investisseurs professionnels et au grand public. «Aujourd’hui, beaucoup d’opérations se font en private equity sans que le grand public y ait accès, analyse le CEO. Nous voulons réconcilier l’actionnariat populaire et le monde de l’entreprise. Et cibler la nouvelle génération qui a de l’argent et qui veut lui donner du sens.» Ce qui explique le souhait de demeurer en Bourse. Le groupe privilégie les investissements à long terme, «comme la CNP», conclut Frédéric Pouchain, ce en quoi il se différencie des fonds d’investissement stricto sensu, qui prévoient le plus souvent des sorties à 4 à 5 ans.

La raison pour laquelle il définit Whitestone Partners comme un holding et non pas un fonds. Et un holding «familial», puisque son capital de 4,2 millions d’euros est entièrement détenu par les six associés.

Source : Le quotidien des entreprises et des start-ups I L’ECHO mercredi 17 février 2021
Par : MICHEL LAUWERS

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