Fondé en 2005 à Gand, Emulco s’est progressivement développé ces dix dernières années pour devenir un centre de R&D respecté, doté d’une connaissance approfondie des techniques d’émulsification et de formulation d’émulsions haut de gamme, principalement à base d’ingrédients naturels (colza, soja, huile de coco…). Les principaux débouchés de ces « laits chimiques » bio(-dégradables) se retrouvent actuellement dans les panneaux de bois laminé (MDF, OSB…) et les emballages papier pour le contact alimentaire en remplacement des emballages plastiques.
L’entreprise faisait parler d’elle en 2012, déjà, suite à une percée majeure récompensée du prix de l’innovation la plus prometteuse dans son secteur par la fédération de la chimie et des sciences de la vie Essenscia. Le polyisobutène (PIB), plastique hydrofuge ne laissant passer ni gaz, ni air, ni eau, est certes très résistant et l’un des plus polyvalents au monde – il est utilisé pour l’étanchéité des doubles vitrages, des toitures, des câbles électriques et même dans les chewing-gums, les cosmétiques ou les centrales nucléaires –, mais il en va aussi et surtout d’un plastique visqueux et assez dur.
Grâce à un procédé maison développé par Emulco, il peut depuis lors être rendu liquide et plus facile à travailler, permettant ainsi son mélange à des peintures qui réparent les fissures par exemple. Fort de ce résultat, la jeune pousse d’alors signait avec le géant chimique allemand BASF pour la fourniture dudit PIB. Après un projet d’usine pilote, une véritable usine d’une capacité de quelque 50.000 tonnes était inaugurée en 2014 dans le port de Gand, troisième plus grand port de Belgique. Ce site de production est situé sur un terrain loué à l’entrepreneur flamand Philippe Van de Vyvere (Sea-Invest), qui lui met également à disposition des facilités industrielles.
Pour réduire sa dette née d’investissements importants et faire face à la demande croissante en produits naturels, la société à la dizaine d’employés vient désormais de réaliser une augmentation de capital de 3 millions d’euros, a-t-on appris. Le holding coté d’anciens de la CNP, Whitestone Group a, en effet, annoncé mardi après bourse y avoir pris une participation de 25% pour un montant d’un peu plus d’1,5 million. L’ex-patron de Magotteaux et d’Hamon, Bernard Goblet, est lui aussi monté au capital à hauteur de 24%. Ce dernier est toujours au conseil du Liégeois et leader mondial de la chimie du phosphate Prayon par ailleurs.
Emulco était jusqu’ici à 100% aux mains de son fondateur, Jean Vanhoebost. Ce dernier conservera 51% du capital, suite à l’opération, de même que sa casquette de CEO.
