Whitestone, coté à la Bourse de Bruxelles, devient actionnaire majoritaire de Lambda-X Ophtalmics, un leader mondial de la métrologie des lentilles. L’actif net du holding passe ainsi la barre des 100 millions d’euros.

Une nouvelle pierre a été ajoutée à l’édifice Whitestone. Le holding, fondé en 2012 par deux anciens de la Compagnie Nationale à Portefeuille d’Albert Frère et entré à la Bourse de Bruxelles par le rachat d’Evadix en 2021, vient de racheter la majorité des parts (69%) de la société belge Lambda-X Ophtalmics, basée à Nivelles, pour un montant de 5,3 millions d’euros.

Le reste du capital a, lui, été repris par le management (17%) et Invest.BW (14%), la société d’investissement et de financement du Brabant wallon, elle-même détenue principalement par Wallonie Entreprendre, Ackermans & van Haaren et IBA . En outre, Belfius a apporté un financement bancaire pour près de la moitié du prix d’acquisition.

Cette année, Lambda-X Ophtalmics devrait réaliser un chiffre d’affaires de plus de 6 millions d’euros.

Un leader mondial de la métrologie ophtalmique

Jusqu’en 2023, Lambda-X Ophtalmics (LXO) faisait partie intégrante de Lambda-X. Née en 1996 d’une spin-off de l’ULB, cette dernière s’est spécialisée depuis sa création dans le développement de systèmes optiques de haute performance pour des applications spatiales et industrielles, et est contrôlée par le Groupe Verhaert.

Depuis une quinzaine d’années, elle s’est aventurée dans la métrologie ophtalmique, soit le contrôle des lentilles intra-oculaires et des lentilles de contact, secteur au sein duquel elle figure actuellement parmi les leaders mondiaux. L’année dernière, l’activité ophtalmique a ainsi fait l’objet d’un « carve-out » lui permettant de voler de ses propres ailes.

Aujourd’hui, Lambda-X Ophtalmics emploie une quinzaine de personnes à Nivelles et développe tant du hardware (les machines de contrôle des lentilles) que du software (les logiciels de mesure accompagnant ces machines). Ses équipements se retrouvent chez la plupart des fabricants de lentilles, dont les leaders mondiaux comme Alcon, Johnson & Johnson ou Bausch & Lomb. Cette année, la société devrait réaliser un chiffre d’affaires de plus de 6 millions d’euros.

« La société est rentable et affiche en plus une croissance  à deux chiffres, dans un marché mondial et porteur,  grâce à des tendances de fond telles que le  vieillissement de la population. »

FRÉDÉRIC POUCHAIN CEO DE WHITESTONE GROUP

Triplement de taille en six mois

Pour Frédéric Pouchain, le CEO de Whitestone, cette acquisition réalisée au terme d’un processus compétitif est une vraie perle. « La société est rentable et affiche en plus une croissance à deux chiffres, dans un marché mondial et porteur, grâce à des tendances de fond telles que le vieillissement de la population et la meilleure couverture sociale, le pouvoir d’achat qui augmente, etc. Ils ont aussi une technologie tout à fait différente de la concurrence, qui provient du spatial. »

En parallèle de cette acquisition, le holding a, pour la première fois, franchi la barre des 100 millions d’euros au niveau de son actif net pro-forma, chiffre qui sera confirmé lors de la prochaine publication de résultats en octobre. En à peine six mois, Whitestone a ainsi triplé de taille, croissance rendue possible grâce à une augmentation de capital de 60 millions d’euros au total, soit 18 millions d’euros via le rachat de participations à son actionnaire Multifin, family office des De Pret (une des familles d’AB InBev), et 42 millions d’euros au travers de levées de fonds, notamment du côté d’Axel Moorkens, qui vient par ailleurs de participer à la levée de fonds de Belga Solar.

Actuellement, le holding possède une trentaine de millions d’euros de force de frappe (cash), explique Frédéric Pouchain, qui ajoute que « ce ne sont pas les projets qui manquent! ». Outre ses tickets entre 5 et 10 millions d’euros, pour lesquels il prévoit une rotation dans les cinq à sept ans, Whitestone cherche toujours une deuxième participation pilier, en plus de GFI (GoldForex International, son plus gros investissement). Le but serait de la garder à très long terme, à la manière de D’Ieteren avec Belron, ou d’AvH avec Delen Bank ou le géant du dragage Deme.

Xander Vlassenbroeck

Publié le 09 septembre 2024 dans L’Echo.